café society: idéaux vs argent

Publié le par gasparno.over-blog.com

 

La reconstitution du Beverly Hills des années 1930 est savoureuse. Les piscines, les balcons, les costumes, les voitures, tout y est, les lumières sont magnifiques et les dialogues, à coup de name dropping nous plongent dans l'époque. 

L'autre bon point du film, c'est son scénario, très bien ficelé, comme souvent chez Woody. Un jeune homme, Bobby (Jesse Eisenberg) naïf, bon, pur, débarque à LA avec l’envie de dévorer la vie, de gagner de l’argent, de rencontrer du monde, de faire des expériences. Il débarque chez son oncle, riche agent de stars, et tombe évidemment amoureux de la secrétaire de celui-ci, Vonnie (Kristen Stewart) sans savoir qu’elle est la maîtresse du patron. Alors c’est elle qui devra choisir entre l’oncle et le neveu, et finalement, elle choisit l’oncle, qui lui apporte sécurité, stabilité, solidité. Un choix cornélien pour cette jeune fille qui aime les deux hommes, qui prône la profondeur, vomit la superficialité qui l’a attirée un moment. Elle déniaise un peu notre jeune héros dans tous les sens du terme, car il se lasse lui aussi de la vie hollywoodienne. On retrouve un thème cher à Woody : même si on prétend le contraire, on aime tous vivre dans le luxe et la superficialité. C’est déjà ce qui paraissait dans to Rome with love notamment. Vonnie finit par épouser ce monde luxueux et superficiel. Et Bobby reste fasciné par le beau monde, dans son bar new yorkais.

 

Les amoureux s’éloignent mais quand ils se retrouvent, Vonnie allume Bobby, et il se demande pourquoi, elle tente de lui expliquer, ils ont envie l’un de l’autre, mais elle veut rester loyale envers son mari. Le rêve doit rester le rêve. Il faut faire des choix, les assumer. Peut-être ce que Woody n’a pas su faire dans sa vie privée !

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Bobby est digne dans cette famille qui n’assume pas ses actes. Un beau-frère qui n’assume pas d’être communiste et de se faire respecter, une sœur qui n’assume pas d’avoir des envies de meurtre et de passer à l’action. Un frère qui lui, assume de tuer son prochain à la moindre contrariété dans la pègre new yorkaise, pour de l’argent. On ferait tout pour de l’argent, n’est-ce pas pour cela que Vonnie aime tant Barbara Stanwyck (et son futur rôle dans Double indemnity). Le père de Bobby n’aime que les Juifs, sa mère déteste les chrétiens, mais ils veulent que leur fils s’en sorte, ils ne veulent pas voir la vérité, ils prennent le pognon.

Les idéaux sont une chose, l’argent en est une autre, c’est au cœur de tous les films de Woody. En amour comme dans la vie professionnelle. Woody a un problème avec ça.  

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