snow therapy: contrôler sa nature

Publié le par gasparno.over-blog.com

 

La neige, très filmique. Les cadres, le couloir de l’hôtel, les couloirs de télécabines, très filmiques. Un contraste entre ces cadres. Peut-être. Les lumières qui flashent le long des routes la nuit. Une nature encadrée. Les avalanches. L’homme contrôle la nature dans ce film. Mais l’homme ne contrôle pas SA nature. Il s’enfuit égoïstement quand le danger arrive. Scène étonnante qui se termine dans un blanc total, immaculé. Puis on retrouve la vision lentement, et le son redevient normal, tout comme les personnages de cette famille. Comme si de rien n’était. 4= 3+1 nous serine le numéro de leur chambre d’hôtel devant laquelle le couple s’explique, de peur de réveiller des enfants déjà hagards d’inquiétude. Je ne veux pas que vous divorciez parvient péniblement à marmonner le petit garçon. Que c’est difficile de s’exprimer. Là encore, on sort de la bouillie pour avoir de l’intelligible.

Pourquoi ce veilleur de nuit qui observe le couple l’air dubitatif. Ces couples d’amis qui deviennent des confidents. Un premier, dans un restaurant, un second dans leur appartement. Des couples illégitimes tous les 2. Une femme qui trompe son mari et un mari qui trompe sa femme. Comme un miroir pour Thomas et Hebba. Eux vont faire front. Envers et contre tout. Non, tromper son mari n’est pas quelquechose d’anodin pour Hedda. Non, elle a peur de faire du mal autour d’elle en agissant ainsi. Est-elle vieux jeu ? A-t-elle raison ? la salle de bains rend fou Thomas, qu’Hedda ne regarde plus comme un homme. On ne voit que le reflet de leur couple dans la vitre, toujours interrompu par l’irruption d’un enfant. Etre amants ou parents, il faut choisir ? Thomas avoue dans une scène incroyable, effondré dans ce fameux couloir d’hôtel, qu’il a trompé sa femme en plus d’avoir mal agi, de mentir, mentir et toujours mentir en société, voire en famille. IL dit « tout est sous contrôle », il se veut rassurant, mais il ment, comme beaucoup de monde, beaucoup de pères de famille. Il aimerait tout contrôler or sa réaction  brise sa vie monotone, minable, entre famille peu épanouie, et, on l’imagine, maîtresses sordides.

Quelle belle scène celle où il se croit subitement sexy car une jeunette vient le complimenter au bar avec son pote. Mais, c’était une erreur. Désillusion, l’âge qui avance… crise de la quarantaine. Que de belles idées pour dépeindre cette crise. Un homme apeuré, quand les jeunes vont se saouler en pleine nuit, quelle belle scène. Lui cherche à rentrer chez lui, dans son cocon bunkérisé (431). 

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Quand elle veut skier seule, elle marque l’effondrement de la cellule familiale, et elle pleure. Mais ne rompt pas le pacte. Son mari, elle l’aime encore. Elle veut le garder en tout cas, pas pour le regard des autres puisqu ‘elle le démonte en public. Pour les enfants, peut-être. La scène où ce sont les enfants qui rapprochent in fine les parents dans ce fameux appartement bunkérisé, est très émouvante. Maman, viens consoler Papa qui hurle de douleur affalé dans le salon. La douleur sort, elle doit sortir. C’est comme ça que le copain a dit à Thomas qu’il devait l’exorciser. Crier. Ça ne sort pas puis ça sort. Quand on a trop retenu, trop contrôlé, c’est dur.

Puis la famille va se perdre dans ce fameux fondu blanc, ce brouillard immaculé. Les enfants encadrés par les parents. Et le père abandonne les enfants un instant pour sauver sa femme. Héroïque, acte rédempteur. Comment agir ? faut-il réfléchir ? Le copain, ça le taraude. Il traite même sa compagne de pute pour ça, et ça l’empêche de dormir.

La famille est réunie, bleu, rose, blanc, tout s’assagit dans le calme, les enfants déposent les armes, silencieusement. Et la scène finale du bus est incroyable aussi. Hebba fait arrêter le bus de peur qu’il ne tombe dans le vide. Et on est tous soulagés pour ça. Le copain fait sortir tout le monde dans le calme. Et cette famille, forte, soudée, marche sur la route, pétrie de froid mais vivante, en avant, et entourée par les autres. On doit avancer soi même. On doit aller de l’avant. On doit s’entraider.

Ce film a un côté mystérieux magique. Un côté un peu putassier aussi malheureusement parfois avec des images un peu bling bling, mais ça passe, c’est dans l’esprit. Les plans sont magnifiques, c’est un artiste qui  a mis cela en scène.

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